Londres, juillet 1989.

La petite fille, âgée de sept ans, était levée depuis six heures du matin. C’était un jour exceptionnel, car un couple devait rendre visite à l’orphelinat pour choisir leur futur enfant. Ainsi, tout le monde avait été réveillé à l’aube afin de débuter un long et compliqué processus de préparation. Chaque enfant devait être lavé, correctement habillé et coiffé, et on leur avait rappelé les bonnes manières pendant près d’une heure. Droite comme un piquet, la petite June était rangée dans la file et regardait avec espoir la grande porte d’entrée de l’orphelinat. Elle avait entendu dire que les enfants qui repartaient avec des adultes menaient une autre vie. Une fois dans la maison des grandes personnes, ces enfants avaient le droit de posséder leurs propres jouets, leurs propres vêtements et avaient même droit à de la nourriture convenable et non pas à cet affreux porridge qu’on leur servait à chaque repas. Se hissant sur la pointe des pieds en entendant du remue-ménage, la petite fille ouvrit de grands yeux en voyant une femme accompagnée de ce qui devait être son mari. Le couple venait de pénétrer dans l’établissement et semblait surpris à la vue de cette rangée parfaite d’enfants plus propres que des sous neufs. « Bienvenue à vous, madame et monsieur Peterson. Voici nos enfants. » Leur dit cordialement la directrice en lançant à peine un regard à l’attroupement d’enfants qu’elle venait de désigner d’un geste vague de la main. L’homme et la femme adressèrent un regard surpris à la directrice avant de lui adresser un sourire. Probablement qu’ils n’avaient pas la moindre idée de ce qu’ils étaient supposés faire. « Je vous propose d’aller vous-même à la rencontre des enfants, ce sera plus pratique pour que vous fassiez un choix. » Gênée, la femme s’avança vers le groupe d’enfants tandis que son mari restait en arrière. June n’avait aucune connaissance à propos du commerce, mais il était certain que si ça avait été le cas, elle se serait sentie comme un vulgaire produit qu’on regardait parmi tant d’autres. La femme s’arrêta devant elle et s’accroupit pour se mettre à sa taille. Leurs regards se croisèrent, puis la femme lui demanda comment elle s’appelait. « Je m’appelle June Samuels, madame. Mon prénom c’est parce que je suis née au mois de juin, et mon nom est celui du policier qui m’a retrouvé dans la poubelle. » La femme éclata de rire, et se releva pour adresser un sourire à la directrice. Elle avait trouvé sa fille.

Londres, décembre 1989.

Debout devant l’entrée de l’orphelinat, June attendait, sa petite valise posée à côté d’elle. Cela faisait des mois que les parents Peterson avaient entrepris les démarches pour adopter June et aujourd’hui, ils devaient venir la chercher pour qu’elle s’installe définitivement chez eux. Tremblant d’impatience, la petite fille guettait le moindre bruit, le moindre mouvement venant du bout du chemin, pouvant indiquer que la voiture de ses futurs parents arrivait. Mais rien. Plusieurs heures passèrent, mais June resta prostrée dans la même position, se tenant droite comme on lui avait appris. Le froid du mois de décembre, ses doigts gelés, la fatigue, la faim, tout ça n’avait aucune importance car elle était persuadée qu’à la fin de la journée, elle aurait sa propre maison avec de nouveaux parents. « June. » Sursautant en entendant la voix de la directrice, la petite fille se retourna pour lui faire face. « Oui madame ? » Demanda-t-elle de sa petite voix, ouvrant de grands yeux comme à chaque fois qu’elle était intriguée. « Les Peterson ne viendront pas te chercher aujourd’hui. Rentre maintenant, tu vas mourir de froid. Tu récupèreras ton ancien lit, ne t’en fais pas. » Dans le genre sec, on faisait difficilement mieux que la directrice. C’était une femme dure, qui refusait totalement de s’attacher aux enfants et qui pourtant, consacrait toute sa vie à l’orphelinat. « Ils ne viennent pas me chercher aujourd’hui, mais peut-être qu’ils viendront me chercher demain ? » La directrice se contenta de hocher négativement de la tête, et incita June à rentrer d’un mouvement de la main vers l’orphelinat. Aussi, pendant exactement vingt-six jours, June continua à prendre sa petite valise et à attendre les Peterson devant l’entrée de l’orphelinat. Elle les attendait pendant plusieurs heures, et c’était toujours la directrice en personne qui venait la chercher. Ce que la petite ne savait pas, c’était que madame Peterson était tombée enceinte par miracle, et qu’elle avait renoncé à adopter June, persuadée qu’elle n’arriverait jamais à aimer un enfant autre que le sien.

Londres, mai 2007.

« June, bouge ton cul c’est bientôt à toi ! » Les yeux rivés sur son reflet dans le miroir, la jeune femme prêtait à peine attention aux vociférations de Nick. Elle était supposée tourner une scène dans quelques minutes, et ne se rappelait même plus de ses répliques. Enfin dans un sens, elle n’avait pas tellement de répliques. Il lui suffisait de cligner rapidement des paupières pour se donner un air stupide, tous en se déhanchant contre un des acteurs du film. Bref, une nouvelle fois, elle incarnait une pauvre fille profondément stupide. Ce qu’elle était, en fait. Car elle avait l’atroce impression que tous les personnages qu’elle incarnait n’étaient en fait que son propre reflet. Celui d’une fille paumée qui n’était bonne qu’à tomber sur des types louches et à montrer son corps. Fermant les yeux quelques secondes, la jeune femme se leva de son fauteuil et ouvrit la porte à Nick, qui continuait à tambouriner comme un malade contre la porte. « J’arrête. » Lança-t-elle pour la première fois avec détermination. Les films pornographiques, elle en avait marre. Elle en avait marre de passer son temps à faire quelque chose qui ne lui plaisait pas, juste pour gagner à peine de quoi vivre. « Tu peux répéter ? » Lui demanda-t-il tandis que son teint devenait livide. « Tu as bien compris, je veux plus de tout ça. Fini les films, finie l’exploitation. Je veux mener la vie que j’ai envie de mener et- » S’interrompant en voyant Nick fermer doucement la porte, elle fit un pas en arrière lorsqu’il s’avança vers elle. « Tu crois sérieusement que je vais te laisser partir ? T’es vraiment conne au point de penser que non seulement tu peux aspirer à autre chose que tourner dans des films de cul, mais en plus tu penses vraiment que je vais te laisser partir comme ça ? Après tout ce que j’ai fait pour toi ? » Manquant de trébucher en tentant de reculer au moment où l’homme envoyait valser d’un coup de pied une commode qui était sur son chemin, la jeune femme se retrouva le dos collé au mur. Nick se colla à elle, si bien qu’elle dût détourner la tête pour ne pas que leurs visages se touchent. Sauf qu’il positionna ses doigts autour de son menton pour la forcer à le regarder droit dans les yeux avant de lui murmurer : « Tu es à moi. T’as compris ? Ne m’oblige pas à devenir méchant. » La relâchant brusquement, il resta quelques secondes dans la même position avant de tourner les talons et partir en claquant la porte. Tentant de réprimer des sanglots qui la faisaient presque convulser, son regard se posa sur la porte qui s’ouvrait à nouveau. Heather, une des actrices du film avait sûrement entendu leur « discussion » et vint à sa rencontre. « Prends ça. C’est vrai que c’est une saloperie, mais au moins ça te requinquera. Puis ça te fera oublier le monde de merde dans lequel on vit. » Lui dit-elle tandis qu’elle lui fourrait un petit sachet dans la main. Elle repartit aussi vite que ce qu’elle était venue, et June posa ses yeux sur le sachet qui contenait une dizaine de comprimés blancs. Serrant le petit sachet dans ses mains tout en laissant sa tête tomber en arrière contre le mur, elle resta quelques secondes ainsi, hésitant entre l’envie de tomber encore plus bas pour oublier, et celle de se battre malgré tout. Finalement, elle releva la tête et jeta sans plus attendre le sachet dans la poubelle. Elle avait pris la décision de se battre.

Londres, septembre 2012.

Cinq ans. Cinq ans s’étaient écoulés depuis que June avait décidé de se battre contre Nick et contre la vie qu’elle était destinée à mener. Ces cinq années, elle les avait passé à économiser le plus possible pour partir et avoir de quoi vivre quelques mois une fois qu’elle serait dans son nouveau pays. Car rester en Angleterre n’était pas possible. Nick la retrouverait certainement et elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il était capable de lui faire. Du moins, elle préférait ne pas le savoir. Puis même si elle n’était pas une star interplanétaire, la plupart des sales types anglais la connaissaient de vue et par conséquent, elle imaginait plutôt mal pouvoir se créer une nouvelle vie en Angleterre, mais dans un terrain perdu avec des moutons pour seuls voisins. Mais la véritable raison qui l’avait poussée à rester dans son pays natal, c’était ses parents. June avait écumé tous les hôpitaux de la ville et même des villes voisines, à la recherche d’un dossier, d’une information pouvant l’aider à savoir qui étaient ses parents. Mais rien. Elle était même retournée à l’orphelinat pour savoir si personne ne s’était manifesté pour elle. Personne non plus. Après des années de recherche, June en était arrivée à la conclusion que ses parents n’avaient jamais voulu d’elle et l’avaient balancé dans une poubelle. C’était ça, la vérité, et non pas l’une des histoires qu’elle s’était inventée où ses parents étaient de riches héritiers qui avaient été forcés à l’abandonner pour préserver l’honneur familial, une connerie dans le genre. Non, elle avait simplement été balancée dans la première benne à ordure qui s’était présentée à eux. Fin de l’histoire.

« Mademoiselle, j’ai besoin de connaître votre destination. » La voix de la guichetière la sortit de sa rêverie, et la jeune femme leva les yeux vers le tableau de bord. Elle avait beau avoir économisé toutes ces années, elle n’avait pas assez pour un long voyage et par conséquent, ses choix étaient limités. « Quelle est la destination la moins chère ? » La femme consulta son ordinateur et déclara d’une voix plein d’entrain : « Waterford, une jolie ville en Irlande ! Là-bas vous passerez sûrement de belles vacances. » L’Irlande ? Waterford ? June n’avait pas la moindre idée d’où était située cette ville. Puis elle n’avait jamais fait d’études, alors question géographie… Surtout qu’elle était persuadée que le Canada se situait à la place de la Russie. Car même si elle avait tenté d’apprendre certaines choses en allant sur Internet et si elle avait suivi une scolarité équilibrée jusqu’à ses dix-huit ans, elle n’avait pas continué ses études et avait privilégié les tournages de films érotiques. « Alors un billet pour… Waterford. S’il vous plait. » Et voilà comment elle quitta un pays qui ne lui avait apporté que misère, depuis le premier jour de sa naissance, jusqu’à ce fameux jour où elle monta dans l’avion.

Greenfields, novembre 2012.

Deux mois qu’elle était en Irlande, et elle ne s’en sortait pas si mal. June avait réussi à trouver un appartement à Greenfields, petite ville voisine de Waterford, avec les quelques économies qu’elle avait, et arrivait plus ou moins à payer son loyer dans les temps. Ce qui était difficile, c’était de trouver un job. Elle avait bien essayé un boulot de serveuse dans un fast-food, mais un client l’avait immédiatement reconnue. Et sa femme, qui avait sûrement piqué une crise de jalousie en voyant le fantasme de son mari lui tendre un Double Burger, était allée se plaindre au patron en disant qu’elle ne remettrait jamais les pieds dans un endroit où une actrice porno était engagée. June avait donc été virée sur le champ, avec un bonus tout de même : un repas gratuit au fast-food. Inutile de préciser que la jeune femme a passé plusieurs soirées à faire des incantations vaudous sur ce foutu bon gratuit, espérant qu’une crise cardiaque allait foudroyer le gérant, la bonne femme qui l’avait balancée et tous les pervers de ce monde qui l’avaient vu dans un film. Levant les yeux vers l’horloge murale de son appartement, June constata qu’il était quinze heures, l’heure du thé chez madame O’Malley. Posant le journal des petites annonces sur la table basse de son salon, elle ne prit même pas la peine de prendre une veste puisqu’elle se rendait à l’appartement en face du sien.

Madame O’Malley était l’une des seules amies que June avait en ville, et peu lui importait que cette amie soit âgée de quatre-vingt-deux ans. Toquant à la porte de la vieille dame, la jeune femme attendit quelques secondes avant qu’elle vienne lui ouvrir. Adressant un sourire éclatant à la vieille dame, June pénétra dans l’appartement sans même y avoir été conviée. « Comment allez-vous aujourd’hui, Judith ? Je vois que vous êtes allée chez le coiffeur, votre nouvelle coupe vous va à merveille. » L’air gênée, Judith passa une main dans ses cheveux blancs. « Vous trouvez ? En tout cas venez donc vous asseoir, le thé est bientôt prêt ! » Prenant place dans le fauteuil au motif fleuri de son hôte, June posa son regard sur le chien de Judith, qui avait à peu près l’air aussi vieux qu’elle. Revenant avec une assiette de biscuits et la théière, la vieille dame s’assit à côté de June. « Mon petit, j’ai peut-être trouvé quelque chose pour vous. Un travail, je veux dire. » Saisissant le journal que lui tendait Judith, les yeux de June se posèrent sur une annonce entourée en rouge. Un père demandait une baby-sitter pour garder sa fille la nuit, son travail étant visiblement trop prenant. Garder un enfant ? Elle n’en savait trop rien. Elle-même était à une période de sa vie où elle songeait à avoir un enfant, mais de là à en garder un… Surtout un qui n’était pas le sien… Elle noté néanmoins le numéro de ce monsieur McEgan et se promit de lui téléphoner, au cas-où. Après tout, elle avait besoin d’argent et tout était bon à prendre. « Merci Judith, je l’appellerai peut-être ! » Buvant une gorgée de thé, la jeune femme regarda la vieille dame du coin de l’œil. Cette dernière la fixait depuis plusieurs secondes ce qui commençait à devenir flippant. Priant pour que Judith ne l’ait pas elle aussi vue tourner dans un film pornographiques, elle se risqua à lui demander : « Vous avez quelque chose à me demander ou je me trompe ? » Posant doucement sa tasse sur la table, Judith prit à nouveau un air gêné. « Voilà… D’habitude, je fête Noël avec des personnes de mon âge, au centre culturel de la ville. Mais cette année j’ai pensé que… On pourrait peut-être passer les fêtes de Noël toutes les deux ? Mon Charles est décédé depuis des années maintenant, et grâce à vous, j’ai l’impression de vivre un peu à nouveau. » Touchée par la demande de la vieille dame, la brunette lui adressa un sourire et lança d’une voix gaie mais tremblante sous le coup de l’émotion : « Evidemment, je ne vais pas vous laisser fêter Noël avec ces vieux débris ! Mais à une seule condition. Je pense qu’il est temps qu’on se tutoie ! ». Un sourire éclaira le visage de Judith qui hocha de la tête avant de prendre une nouvelle gorgée de thé, l’air plus heureuse que jamais.

Greenfields, mars 2012.

« T’es virée. » T’es virée. Ca faisait la quatrième fois qu’elle entendait ces trois mots en quelques mois. N’étant même plus surprise, June haussa des épaules et jeta son tablier sur le comptoir, avant de prendre son manteau pour s’engouffrer hors du bar. Une nouvelle fois, un client l’avait reconnue et la nouvelle avait fait le tour du bar. Elle qui avait toujours douté de ses talents, avait au moins celui d’être une actrice pornographique reconnue dans tout le Royaume-Uni. Super. Sortant son téléphone de son sac, elle chercha le numéro de Sloan dans son répertoire et tomba sur sa messagerie vocale. Evidemment, il bossait et avait éteint son portable. A chaque fois qu’elle tombait en lui en chair et en os au bout du fil, ça relevait du miracle. « Salut, c’est moi ! Enfin June, quoi. J’ai fini le boulot un peu plus tôt aujourd’hui, donc je pourrai aller chercher Hitirere un peu plus tôt à l’école. Ce soir je te prépare un super plat, des pâtes au beurre. T’as intérêt à les manger avant d’aller bosser, sinon tu sais de quoi je suis capable ! Bref, à toute ! » Raccrochant le téléphone, la jeune femme fit signe au bus pour qu’il s’arrête. Elle avait beau avoir passé son permis quelques années plus tôt, elle n’avait jamais eu les moyens d’acheter une voiture, de payer l’assurance et l’essence, alors elle vivait essentiellement grâce aux transports en commun. Ce qui lui convenait tout à fait, de toute façon.

En quelques minutes, elle fut devant l’école d’Hitirere et pénétra dans l’établissement après avoir adressé un bref salut aux autres mamans. Vu l’emploi du temps compliqué de Sloan et de June, la petite fille restait dans une sorte de garderie, jusqu’à la fin de l’après-midi. D’autres enfants étaient dans le même cas, et heureusement, car au moins Hitirere n’avait pas l’impression d’être un cas isolé. Mais étant donné qu’elle venait de se faire virer, la jeune femme n’avait pas l’intention de laisser la petite fille à la garderie. Elle avait bien l’intention de profiter de ce rare jour de beau temps pour balader un peu. Restant dans l’encadrement de la porte de la salle pour regarder la petite fille jouer, June attendit qu’Hitirere la voie pour que la surprise soit totale. Aussi, lorsque la petite fille se retourna, elle écarquilla les yeux et lança un « oh ! » franc et net avant de se lever et de laisser en plan ses camarades pour se diriger vers sa nounou. « Tu es en avance nounou June ! » Ne pouvant s’empêcher de sourire, la jeune femme fit mine d’être surprise. « Tu es sûre ? Je peux retourner à mon travail si tu veux, pour vérifier si je ne suis pas trop en avance ! Mais j’avais prévu d’aller au parc avec toi, alors… » La petite fille lui adressa un sourire –plutôt effrayant vu la largeur du sourire qu’elle lui adressait- et s’exclama : « Non non, va pas à ton travail, on va au parc ! » Sans demander son reste, Hitirere alla chercher son manteau accroché dans le couloir. « On mange quoi ce soir ? » Demanda-t-elle tout en saisissant la main de June. « J’ai dit à ton père qu’on mangera des pâtes au beurre, mais nous je pense qu’on va commander une pizza ! S’il en reste un peu pour ton père, il pourra s’estimer heureux. » Bon. La pizza n’était pas le plat le plus équilibré qui soit. Mais cuisiner des trucs tahitiens et chinois pour faire plaisir à la petite famille, elle avait déjà essayé et avait failli les empoisonner pour de bon. « Trop génial ! Mais il faudra qu’on laisse un morceau à papa, obligé. » L’amour inconditionnel d’Hitirere pour son père était décidément plus fort que son amour pour la pizza. Quoique pour une nuit avec Sloan, June aurait bien été prête à laisser elle aussi sa part de pizza. Secouant la tête pour chasser cette idée tordue de son esprit, la jeune femme sortit avec Hitirere de l'école, prête pour de nouvelles aventures.